N’est-il pas remarquable que depuis la Renaissance, la musique classique fasse encore et toujours partie de nos vies? C’est une musique qui a su évoluer avec ses contemporains et qui, grâce à cette évolution, a perduré à travers le temps pour se frayer un chemin jusqu’à nos oreilles.

Se renouveler, encore et toujours

Les professeurs et les élèves en musique, les mélomanes et les curieux portent à bout de bras ce patrimoine musical riche qui, il faut le reconnaître, a de la difficulté à gagner le cœur des nouvelles générations. À l’heure actuelle, la musique classique doit se mesurer à des géants tels que la pop, le hip-hop, l’électro, le folk et bien d’autres. On peut supposer que ces genres sont devenus dominants parce qu’ils reflètent mieux la réalité culturelle et sociale des gens, et plus particulièrement des jeunes d’aujourd’hui. C’était d’ailleurs le cas du rock, du disco ou du punk des années 60, 70 et 80 qui ont eux aussi contribué au délaissement graduel des genres qui les précédaient, dont le classique. Ajoutons que ces genres sont beaucoup plus intelligibles pour les non-initiés, ce qui les rend plus accessibles.

Au Québec, nombreuses ont été et sont les initiatives pour éveiller l’intérêt d’un nouveau public. Nous pouvons penser à la série OSM POP de l’Orchestre Symphonique de Montréal mis sur pied en 2012. Ce projet vise à rallier sur scène l’orchestre et les artistes pop dans l’interprétation de pièces populaires du répertoire québécois. Cette initiative avait entre autres donné lieu à une collaboration avec Les Cowboys Fringants en 2018. Plus récemment, on a pu entendre Harmonium symphonique, une coréalisation de Serge Fiori et de Simon Leclerc à la direction de l’OSM (certifiée disque d’or en moins d’un mois!). De plus, l’OSM prévoit intégrer le Hip-Hop à sa programmation en 2022 en collaborant avec des artistes comme Alaclair Ensemble, Koriass, Dead Obies et FouKi, toujours dans l’espoir de renouveler son public. Dans la Capitale Nationale, l’Orchestre Symphonique de Québec offre des prestations gratuites sur le campus de l’Université Laval lors des rentrées scolaires, de quoi familiariser les universitaires avec un genre qu’ils n’écouteraient peut-être pas autrement. L’Orchestre de jeux vidéo, dont le répertoire est tiré de bandes sonores de jeux vidéo, s’inscrit lui aussi dans cette volonté de rendre accessible la musique orchestrale qui est trop souvent perçue comme un milieu fermé.

L’avènement du néoclassique

Chacun tente de se réinventer à sa façon, mais qu’en est-il de la continuation et surtout du renouvellement de ce patrimoine? Après qu’il ait traversé tous ces siècles, ne pourrait-on pas se réapproprier le classique, le redéfinir? On voit ici Chilly Gonzales, Alexandra Streliski et Jean-Michel Blais qui ont, en quelque sorte, lancé un courant en donnant à la musique classique une toute nouvelle couleur. Le néoclassique, comme on l’appelle, est un genre qui séduit toutes les générations et qui suscite notamment un fort engouement chez les jeunes. Peut-être est-ce l’aspect minimaliste du genre, sa douceur, son côté mélodique, sa simplicité, un mélange de tout cela, qui crée son pouvoir d’attraction. Peut-être est-il le symbole du ralentissement et du calme. Peut-être est-il le reflet de ce dont notre culture et notre société ont besoin présentement. On ose espérer que ce ne soit que le début d’une nouvelle ère pour la musique classique et la relève québécoise dans ce genre.

5 pianistes québécois à découvrir

Nous vous proposons donc cinq pianistes québécois, très différents les uns des autres, mais qui partage un seul objectif : nous faire renouer avec le classique. Mission accomplie.

Étienne Coppée
Micro album à découvrir : L’été indien de ta vie

Flying Hórses
Album à découvrir : Reverie

Simon Leoza – Tambour
Micro album à découvrir : Chapitre II

Martin Lizotte
Album à découvrir : Ubiquité

Louis-Étienne Santais
Album à découvrir : Reflection I

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