L’anonymat au service de l’art. Telle est la devise de Many Masks, l’artiste montréalais qui œuvre dans l’ombre de son personnage de scène. Vendredi, il sortait son tout premier EP, un projet passé sous le radar qui vaut le détour.

Alors qu’on priorise parfois l’interprète au détriment de l’art, Many Masks voulait s’assurer du contraire. Un abat-jour et le tour était joué. Maintenant, concentrons-nous sur la musique et sur ce qu’il a à dire.

The Ride est un EP audacieux de 5 chansons. Audacieux, puisqu’il n’a pas la prétention de créer de la musique pour le simple fait d’être populaire. Il ne cadre pas dans les tendances, et c’est parfait comme ça. Many Masks a sa couleur, son intention et touche droit au coeur. On sent que chacune des chansons raconte une histoire qui lui est chère. Équipé de sa fidèle guitare et de son séquenceur, il vous amènera là où peu de musiciens québécois vous ont amené.

De son propre aveu lors d’un entretien avec Voir.ca, il se qualifie de « gosseu », d’artiste qui enregistre des extraits ici et là pour finalement en arriver au produit final. Cette façon de composer lui sourit grandement. Comme on peut entendre dans le film La Haine, « l’important n’est pas la chute, c’est l’atterrissage ». Et l’atterrissage, il le maîtrise à la perfection.

Sa technique, plutôt inhabituelle, ne se fait pas ressentir grâce à son énorme créativité et son esprit de synthèse. Il réussit à rassembler ses idées en un tout homogène qui laisse croire que nous sommes face à un artiste en parfait contrôle. Un EP parfaitement imparfait qui vaut la peine d’être écouté à maintes reprises.

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